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Journal de sleeve
10 novembre 2015

JOUR J : aujourd'hui, je suis opérée d'une sleeve

Je suis rentrée à l'hopital ce matin. Après être passée aux admissions, j'ai juste eu le temps de poser ma petite valise dans ma chambre avant que ma préparation pour le bloc commence.
J'ai du me peser (140 kg sur la balance à aiguille de l'hôpital, tout comme sur ma balance électronique à la maison).
J'ai du me doucher avec de la Bétadine. Pour ceux qui se le demande : ce n'est ni sale, ni puant. Une douche à la Bétadine, c'est juste étrange parce que ça ne sent pas le savon et c'est rougeâtre. Mais ça n'a rien de dégueulasse et ragoûtant comme j'ai pu le lire sur la toile.
Puis j'ai enfilé mes bas de contention. J'en ai pris 2 anciennes paires qui ont 2 et 4 ans. Elles feront l'affaire. Vu le prix de la paire, je n'avais pas envie d'en racheter même avec l'ordonnance de mon chirurgien.

Le brancardier est venu me chercher.
Je ne stress pas mais mon mari, lui, à l'air très angoissé. Il faut dire que j'attends ce jour depuis très longtemps. J'ai aussi été très bien informée et préparée. Je sais dans quoi je m'embarque. Et surtout, j'ai confiance en mon chirurgien le docteur Arnalsteen.
Mon mari a peur. Il a un ami qui s'est fait opéré d'un by-pass et qui ne s'est pas réveillé de son opération. Il a fait un coma de 1 mois. C'est sûr que ça fait réfléchir. Et ça m'a fait réfléchir. Dans la vie, on est à l'abri de rien. Je peux moi aussi faire un coma des suites de mon opération. Je peux aussi ne pas me faire opérer et mourir d'une crise cardiaque dans 3 ans.
Mon lit rentre dans l'ascenseur. Un dernier petit au revoir de la main à mon mari et me voilà partie pour le bloc.


Le bloc opération...

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il fait plutôt bon au bloc.
Je glisse de mon lit pour rejoindre la table d'opération. L'infirmière de bloc me demande de remonter sur la table. Ok mais c'est très inconfortable. Je dois remonter encore. Ok mais c'est encore plus inconfortable.
Une fois installée comme il le faut, l'anesthésiste me pose un cathéters pendant que j'échange quelques mots avec mon chirurgien. Je crois que c'est la 1re fois que je le vois aussi doux, accessible et souriant. Ça change des consultations où il était totalement placide.
Une paire de mains non identifiées me pose un masque sur le visage. Ça y est, c'est pour dormir ? Non non.
Non ? Je sens le sommeil arriver d'un coup. Comme dans les mauvais films, mes yeux papillonnent et je m'endors illico.


Voilà, c'est fait. Je suis sleevée !

Je me réveille en salle de réveil. C'est une vraie fourmilière. La lumière est vive, mon lit est coincé entre 2 autres lits. Je vois un peu partout des infirmières s'activer. L'une d'elle a repéré que je me suis réveillée. Tout va bien ? Oui, est-ce que j'ai un drain ? Non.
Je referme les yeux un instant et j'écoute ce qui se trame autour de moi.
J'ai mal à la gorge et c'est sûrement du à l'intubation. J'ai mal au dos aussi et c'est sûrement au fait que j'étais très inconfortablement installée sur la table d'opération. Mais je n'ai pas mal au ventre. Je sens juste que je suis un peu barbouillée comme après un trop gros repas mais ça n'a rien de douloureux.
Je referme les yeux et somnole. J'entends l'agitation toute relative. Dès que j'ouvre un oeil, une infirmière le remarque et m'observe avec attention. Si je bouge un peu, elle accourt pour voir si tout va bien. Je me sens en sécurité.


Retour dans ma chambre...

Entre ce moment et la salle de réveil, j'ai un trou noir. Je ne me souviens pas être sortie de la salle, je ne me souviens pas avoir pris un ascenceur, enpreinté un couleur, rentré dans ma chambre. Pourtant j'y suis. Et seule. Mon mari est reparti au travail. Je dois l'appeler dès que je me sens disposée à recevoir de la visite. En attendant je me repose.
Les infirmières sont toujours aux petits soins. On me demande si j'ai la nausée. Oui. On me demande si j'ai mal. Juste un au dos. Je leur demande si je peux boir. Pas avant ce soir 19h.
Je ne me rends pas bien compte des heures qui filent, je suis encore un peu dans le gaz. Soudain, mon mari est là. Il est rassurée, je vais bien. On échange quelques mots mais je continue de somnoler. Je n'ai toujours pas mal ; juste une sensation de ballonnement. Je sens qu'on a trifouillé à l'intérieur, c'est pas très agréable mais je ne souffre pas mis à part à la gorge et au dos.


Le 1er "repas" d'après sleeve...

Il est 19h, je suis dispensée de toilette... Et de repas. Ce soir, je n'ai droit qu'à un verre d'eau tempéré. Et ça me suffit largement puisque je n'en bois que 2 toutes petites gorgées alors que j'avais un peu soif. C'est 2 petites gorgées me suffisent. Je ne suis pas bloquée. Je n'ai déjà plus soif.


La 1re nuit d'après sleeve...

Mon mari m'a quitté vers 19h30 et je me suis aussitôt assoupie. Puis réveillée. Puis assoupie. Je n'ai fait que ça toute la nuit. J'ai toujours mal à la gorge et au dos. J'ai aussi la nausée et ça c'est franchement très désagréable. Les infirmières m'ont installée plusieurs perfusions pour lutter contre la douleur et la nausée et aussi aussi pour me nourrir un minimum. Je suis une dure à cure, aucune des perf' ne fait effet.
J'ai du mal à trouver un sommeil profond et réparateur. Sans compter que, toutes les 2h, 2 infirmières viennent à mon chevet relever mes constantes : prise de température dans l'oreille, prise de tension, vérification de l'oxygenation du sang, vérification des courbes du monitoring, vérification de l'état des cicatrices, vérification du niveau des perfusions. Et question récurrente : comment ça va ? J'ai envie de leur hurler que je suis crevée de chez crevée et que j'aimerai qu'on me laisse dormir mais ces charmantes dames ne font que leur boulot donc je me taies.

Il est 6h30, c'est le dernier passage des infirmières de nuit pour la vérification des constantes. On ne me demande pas si je veux encore dormir et on ouvre grand les volets de me chambre. Soit, je ne dormirai pas sur le matin.


Un nouveau jour de ma nouvelle vie commence...

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À propos

Après des années d'obésité morbide et de régimes yoyo, j'ai décidé de m'offrir un nouveau départ en étant opérée d'une sleeve. Je raconte ici l'avant, l'opération et l'après une fois sleevée. Les dates évoquées ainsi que les noms (hormis ceux des soignants) sont pure fiction afin de conserver mon anonymat.


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